Dans ce nouvel article du Guide Blooness, le guide de l’alimentation idéale, nous allons nous intéresser à la façon dont se nourrissent les ruminants, qui sont des animaux que l’on destine notamment à la consommation humaine ou dont on consomme parfois le lait. Nous allons nous intéresser au système digestif de ces animaux, ce qu’ils sont censé consommer de façon ancestrale et naturelle, puis nous verrons l’alimentation que l’être humain leur réserve dans le cadre d’un élevage. L’objectif va être à la fin de ce chapitre, de déterminer si l’alimentation que l’on donne aux bovins, aux ovins ou aux caprins dans les élevages actuels est une alimentation adaptée à leur organisme, et quelles répercussions cela peut avoir sur leur santé et sur la nôtre en fonction de ce qu’on leur donne, et la façon dont on les élève. L’objectif final est de savoir s’il est pertinent de consommer la viande et le lait qui sont issus de ces bêtes du point de vue de la longévité en bonne santé.
Le chapitre des meilleures viandes est divisé en plusieurs sous-chapitres dont vous retrouverez le sommaire ici.
Ce contenu fait partie du guide Blooness, le guide de l’alimentation humaine idéale, dont vous retrouverez le sommaire ici 🌱🥑
Toute la première partie de ce contenu sera accessible à tous, et la seconde partie sera exclusivement réservée aux membres Blooness.
1. Qu’est-ce qu’un ruminant ? Définition et familles animales
Les ruminants, dont les bovins, les ovins et les caprins, jouent un rôle central dans l’élevage pour la production de lait et de viande. Leur alimentation et leur mode d’élevage est un facteur essentiel influençant non seulement leur santé et leur bien-être, mais aussi la qualité des produits finaux consommés par l’être humain.
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Il semble donc cohérent de savoir si l’alimentation que l’être humain leur donne est adaptée à leur santé, d’une part pour leur bien-être, et d’autre part pour les conséquences que cela pourrait avoir sur la santé des êtres humains qui consomment de la viande. L’idée étant comme toujours dans ce guide, de dresser une sorte d’idéal alimentaire afin d’optimiser la longévité en bonne santé, et de tendre plus ou moins vers cet idéal en fonction des contextes, des occasions, des moyens financiers, etc… Il est important de rappeler qu’il ne s’agit donc pas d’être parfait en tous points, simplement de connaître les solutions qui pourraient être idéales, en fonction des données actuellement disponibles et accessibles, afin de se rapprocher le plus possible d’une alimentation optimale, et cela quand on le peut, en dehors des occasions spéciales, des repas qui ne rentrent pas dans les habitudes quotidiennes ou encore des petits plaisirs coupables.
Il est donc important de rappeler que ce sont les 80% de ce que l’on consomme qui importent le plus dans nos habitudes alimentaires afin de viser un optimum, et non les écarts réalisés de temps à autres. Il ne s’agit donc pas de traquer si telle ou telle viande rentre dans nos critères à chaque occasion sociale, mais simplement d’identifier les meilleures viandes en diètes keto-méditerranéenne pour la santé, afin de privilégier ces viandes quand on le peut, en fonction de nos moyens, dans notre quotidien.
Mais avant d’arriver aux conclusions, n’allons pas plus vite que la musique. Nous allons tout d’abord définir ce qu’est un ruminant, puis nous intéresser à la façon qu’ont ce type d’animaux de digérer l’alimentation, et nous nous intéresserons qu’ils ont eu pour habitude de consommer au cours de leur évolution, afin de tenter de se rapprocher le plus possible de leur mode alimentaire ancestral.
Les ruminants appartiennent principalement aux familles animales suivantes :
- Bovins : bœufs, vaches, veaux, taureaux et bisons.
- Ovins : agneaux, moutons et brebis.
- Caprins : chèvres.
- Cervidés : cerfs, chevreuils, et rennes.
- Camélidés : bien que moins connus, certains camélidés, comme les lamas et les alpagas, sont des pseudo-ruminants.
Nous avions notamment dressé la liste de ces animaux, ainsi que d’autres n’appartenant pas aux ruminants, dans le chapitre précédent qui était une synthèse simplifiée des familles animales et leurs caractéristiques.
Les ruminants se distinguent des autres animaux par leur système digestif unique. Ils ont en effet plusieurs estomacs (ou compartiments d’estomac) qui leur permet de fermenter et digérer les végétaux de manière très efficace. Nous allons découvrir cela rapidement, et vous ne serez pas au bout de vos surprises lorsque vous découvrirez le système incroyable qu’utilisent les ruminants pour digérer. Pour cela, nous allons nous intéresser à la façon dont le bœuf, la vache, l’agneau ou encore le veau digèrent les végétaux, via un long processus de rumination.
2. La digestion d’un ruminant : la rumination
Les ruminants (bovins, ovins, caprins) ont pour spécificité de pouvoir digérer l’herbe, ce que l’homme, par exemple, ne peut pas faire.
Le broutage
L’animal va tout d’abord brouter une grande quantité d’herbe. Il ne va pas beaucoup mâcher son herbe, mais plutôt l’avaler sous forme de brins assez longs afin d’en consommer le plus possible, en un minimum de temps possible. Ensuite, l’animal va se coucher au calme, et la rumination peut commencer.
Le masticage
Si l’on prend l’exemple d’une vache ou d’un bœuf, les végétaux consommés arrivent dans le premier estomac : la panse (ou rumen).
La panse a une contenance de 200 litres et elle agit comme une sorte de cuve où les aliments fermentent pendant 24 à 48 heures. Ils sont prédigérés avant d’être – tenez-vous bien – renvoyés dans la bouche, afin de permettre à l’animal de mâcher longuement l’herbe pour la broyer et la réduire en taille. La vache peut mastiquer jusqu’à 10 heures par jour !
Passage dans le réseau
Dès que les aliments sont réduits en bouillie ils passent dans l’estomac suivant : le réseau. C’est le plus petit des estomacs, et il laisse passer les plus petites particules vers le feuillet, qui est le troisième estomac du ruminant, et il renvoie les plus grosses dans le rumen pour qu’elles soient à nouveau ruminées.
Retour à la panse pour la fermentation
Lorsque les aliments retournent dans la panse (ou rumen) pour être prédigérés, la vache continue produire une fermentation, qui va générer de l’énergie utilisée par la vache, et participer à la fabrication du lait. C’est également au cours de cette fermentation qu’est produit le méthane, un gaz éructé par la bouche et qui est un gaz à effet de serre. Nous reviendrons plus tard sur la dimension écologique de l’élevage des ruminants.
C’est également dans la panse que la vache fabrique les protéines à partir de l’herbe, ce qui est une capacité tout à fait remarquable, les autres types d’animaux carnivores ou omnivores étant incapables de faire de la protéine à partir de végétaux.
Les aliments finement broyés en bouillie peuvent ensuite passer dans les réservoirs suivants, à savoir le feuillet, puis la caillette.
Filtrage dans le feuillet
Le feuillet exerce une fermentation supplémentaire, filtre les aliments afin d’empêcher les gros brins d’herbe de descendre et laissent passer les aliments suffisamment broyés dans la caillette.
Le feuillet va également exfiltrer certains micronutriments comme le sodium, le phosphore mais aussi l’eau. Le sodium et le phosphore sont récupérés dans le sang et retournent dans la panse par l’intermédiaire de la salive.
« Vraie » digestion dans la caillette
Enfin, une fois dans la caillette, les aliments sont soumis à de l’acide chlorhydrique et à de nombreuses enzymes digestives, sécrétés par cette fameuse caillette, qui agit là comme l’estomac des autres animaux non ruminants tels que le chien, le porc ou l’être humain tout simplement. La caillette poursuit ainsi la digestion lente des protéines et des lipides, et les aliments passent ensuite dans l’intestin grêle et le gros intestin.
Lors de cette digestion, les éléments nutritifs (lipides, protéines, glucides, sels minéraux…) passent dans le sang. Comme pour les êtres humains, ces éléments servent à l’entretien des fonctions vitales de la vache et des ruminants plus généralemen, comme la croissance, l’entretien des tissus, les besoins énergétiques, etc… et à la production de lait.
Conclusion sur la rumination, une très longue digestion
En résumé, la rumination permet aux ruminants de ne pas passer toute la journée dans une prairie à mastiquer de l’herbe. Elle permet de stocker l’herbe dans leur panse, pour la mastiquer à l’abri, ce qui limite le temps passé dans une prairie à brouter de l’herbe, à la merci des prédateurs. En effet, avant la domestication des ruminants, il n’y avait pas d’éleveurs pour protéger ces animaux des attaques de prédateurs.
Il y a plusieurs choses que l’on peut retenir ici et qui sont absolument remarquables chez les ruminants, et particulièrement chez les bovins. Tout d’abord, la durée de leur digestion, particulièrement longue, ce qui montre que ce sont des animaux au temps long, et qu’il est important de respecter ce temps long, c’est ce que nous allons voir juste après avec la façon dont l’être humain a cherché à accélérer ces processus.
Ensuite, la répartition de cette digestion en quatre compartiments, et enfin leur capacité à extraire un maximum de nutriments des végétaux, et d’en faire des protéines et des éléments nutritifs, ce qui est totalement impossible chez l’être humain par exemple.
Là encore, on retient l’importance de donner à ces animaux de l’herbe et des végétaux issus naturellement des prairies, car ce sont des aliments qu’ils sont en capacité de digérer de la façon la plus naturelle qui soit, suite à leur évolution. Pourtant, nous allons voir juste après que l’être humain, dans sa quête de progrès sans limite, à chercher quelque part à « hacker » le système digestif de la vache, du bœuf et plus généralement des ruminants et des animaux qu’il élève, afin d’améliorer le rendement, pratiquer des prix attractifs et répondre à une demande de volume et de prix de la part des consommateurs, au détriment de la qualité des produits, et surtout de la santé de ces mêmes consommateurs.
Mais avant de voir les améliorations parfois contre-productives pratiquées par l’industrie, voyons déjà de quoi se nourrissent naturellement les ruminants et les bovins.
3. L’alimentation ancestrale et naturelle des ruminants
Les ruminants sont des herbivores spécialisés, qui sont capables de consommer de grandes quantités de fourrages difficiles à digérer pour d’autres espèces, comme nous venons de le voir, grâce au phénomène de rumination. À l’état sauvage, bien avant l’intervention de l’homme, les ruminants ont évolué pour se nourrir d’une diversité de plantes qu’ils trouvaient dans les prairies naturelles.
Ils broutaient une grande variété d’herbes, de feuilles, des plantes graminées sauvages qui poussaient naturellement dans des prairies et qui sont des plantes rustiques très résistantes.
Ils consommaient également des plantes plus ligneuses (autrement dit des plantes plus solides qui fabriquent en grande quantité des lignines qui sont des macromolécules organiques qui donnent à la plante sa solidité). Ces plantes ligneuses pouvaient être par exemple des petits arbustes.
Ce régime naturel variait en fonction des saisons et des types de sol, mais ce qui est sûr, c’est que ces animaux avaient accès à une flore variée, ce qui enrichissait leur régime, contribuait au développement d’un microbiote intestinal riche, essentiel pour une bonne digestion et une santé optimale, et ce qui favorisait en plus la biodiversité des pâturages.
Les ruminants s’adaptaient naturellement aux cycles des saisons, avec des périodes de pâturage plus riches au printemps et en été, et des périodes plus restreintes en hiver. Ces variations saisonnières favorisaient une régulation naturelle de leur poids et de leur santé.
Aujourd’hui, l’alimentation naturelle la plus proche de ce que le ruminant a pu consommer au cours de son évolution, et la plus idéale, pourrait bien être constituée des végétaux suivants :
- de l’herbe ;
- des graminées sauvages ;
- des légumineuses comme le trèfle et la luzerne qui poussent naturellement dans les prairies ;
- des plantes aromatiques comme le pissenlit, le plantain, la camomille, le millefeuille et l’ortie ;
- des jeunes pousses d’arbustes ;
- ou encore des fleurs.
Le problème, comme nous allons le voir, c’est que nous avons cherché à accélérer la croissance des ruminants en vue de consommer les produits issus de leur élevage comme le lait ou la viande, en vue de répondre à une forte demande, et de proposer des prix accessibles. Et nous avons fait cela quitte à entraver le mode alimentaire naturel de ces animaux, pour le meilleur et pour le pire.
C’est exactement ce que nous allons découvrir dans la suite de ce contenu, où l’on va voir comment l’être humain a cherché à optimiser l’alimentation des animaux, ce qu’il a pu donner aux vaches afin d’améliorer la production de lait, les conséquences que cela a pu entraîner sur la qualité des produits et sur la santé humaine.
Ce que nous allons voir dans la partie réservée aux membres Blooness :
- les deux aliments « complémentaires » que l’être humain donne aux ruminants et qui pose problème pour la santé humaine ;
- la question des OGM, les organismes génétiquement modifiés ;
- le profil inflammatoire de la viande issue de l’élevage plus ou moins intensif ;
- le problème environnemental des monocultures destinées à alimenter les animaux ;
- le problème sanitaire des désherbants utilisés dans les monocultures ;
- le problème que pose les antibiotiques donnés aux animaux pour la santé humaine ;
- la répartition entre l’herbe naturelle qu’on donne aux animaux et l’utilisation de produits complémentaires ajoutés par l’homme ;
- dans quels pays on donne la meilleure alimentation aux animaux ;
- quelle alimentation est donnée aux bovins (bœuf) et aux ovins (agneaux) en France ;
- quelles sont les conséquences de l’élevage intensif sur la qualité nutritionnelle de la viande et donc sur la santé humaine ;
- en enfin, quelles sont les alternatives durables et profitables pour la santé.
Autant vous dire qu’il s’agit d’un contenu majeur du Guide Blooness, et qu’il constitue le chapitre pivot grâce auquel nous allons pouvoir enfin dresser les meilleures viandes à consommer en alimentation keto-méditerranéenne, et plus généralement dans l’alimentation tout court, qu’elle quelle soit, pour l’être humain. Prêt ? C’est parti !
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