Le régime alimentaire de l’île d’Ikaria

Ikaria est une île montagneuse située en Grèce, au nord-est de la mer Égée. Sur cette île, un tiers de la population a eu plus de 90 ans en 2017, une particularité qu’on ne retrouve que dans les fameuses Zones Bleues (qui comprennent, outre Ikaria, la Sardaigne, une région montagneuse du Costa Rica, l’île d’Okinawa au Japon et Loma Linda en Californie).

À Ikaria, les habitants ont moins de cancers, moins de maladies cardio-vasculaires, et moins de diabète que dans la plupart des autres régions du globe.

Le taux de cancer est inférieur à 20 % de la moyenne mondiale, le taux de maladies cardiaques est moins élevé de 50 % qu’ailleurs et on y recense quatre foins moins de démences séniles que dans les pays occidentaux.

C’est ce qui a poussé une équipe de scientifiques dirigée par le Dr. Christina Chrysohoou à étudier en 2009 l’alimentation et le mode vie de centaines d’habitants de l’île.

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Et l’étude de leur mode de vie a permis d’en tirer plusieurs enseignements. Commençons déjà par l’alimentation, et nous verrons dans la fin de ce chapitre comment le style de vie pourrait influencer l’équilibre psychique de ses habitants.

Note : cet article constitue l’un des chapitres du Guide de l’alimentation Blooness, un guide destiné à réunir les ingrédients de l’alimentation idéale pour le genre humain.

 

Les légumes

Les Ikariens consomment principalement des légumes verts. En seconde position, viennent les courges, et éventuellement les pommes de terre.

Les légumes sont évidemment cultivés sans pesticides, contrairement aux légumes commercialisés dans les grandes surfaces des pays industrialisés.

 

Le lait de chèvre cru

Contrairement au lait de vache que nous buvons depuis notre plus tendre enfance, avec tous les dégâts que cela a pu causer, les Ikariens consomment très souvent du lait de chèvre, qu’il soit liquide, en fromage ou en yaourt.

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Par ailleurs, les Icariens ne consomment que du lait cru, jamais pasteurisé, donc riche en probiotiques bon pour la flore intestinale. La Fêta fait par ailleurs partie de leur diète alimentaire.

 

Légumineuses

Les légumineuses constituent la pierre angulaire de l’alimentation icarienne, et plus généralement méditerranéenne. Graines de lupin salées, fèves, pois chiches, cornilles, lentilles, haricots…

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S’il y a bien des glucides qui sont unanimement considérés comme bons, ce sont bien les glucides issus des légumineuses.

 

Céréales

Au menu, orge, seigle et un peu de blé. Là aussi, les glucides issus de ce genre de céréales sont considérés comme relativement bons, contrairement aux glucides consommés dans les grandes métropoles, souvent issus des biscuits industriels, des pâtes, du pain ou du sucre.

 

Huile d’olive et oléagineux

Outre le lait de chèvre, les lipides du régime icarien proviennent principalement de l’huile d’olive, abondamment consommée, et des graines oléagineuses (amandes et noix).

 

Citrons et champignons

Les Icariens consomment beaucoup de champignons et raffolent du citron qu’ils mettent absolument partout.

 

Plantes sauvages ou ancestrales

Prenons l’exemple du kolokassi (ou artichaut de Jérusalem). Ce tubercule dont on cuit le bulbe et les feuilles possède une grande valeur nutritive et renferme de l’inuline, une précieuse fibre prébiotique.

La plante pousse d’octobre à mars à proximité des cours d’eau et elle est considérée comme l’une des premières variétés de plantes cultivées dans l’histoire de l’humanité.

 

Poissons

Poulpe et poissons sont consommés environ deux fois par semaine, ce qui peut être considéré comme une fréquence élevée par rapport aux populations continentales des grandes métropoles, mais c’est une consommation rare si l’on se place dans le contexte d’une île.

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Vous l’aurez compris, leur alimentation est majoritairement végétale, et le poisson, source d’alimentation animale, ne vient qu’en second plan.

Enfin, la viande n’est réservée qu’aux grandes occasions.

 

Infusions

Les Ikariens consomment tous les jours des infusions d’herbes telles que la marjolaine sauvage, la menthe sauvage, la sauge ou le romarin. Toutes ces plantes sont très riches en antioxydants et participent probablement à leur longévité. Ils boivent également du café.

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Le sol, composé de granites et d’un fort taux de radon, aurait un impact positif sur les cultures et notamment sur le vin, que les Icariens aiment consommer.

 

Peu de viande, pas de farine blanche, et pas de sucre

Si le miel est prisé, mais à hauteur d’une simple cuillère au réveil par exemple, la farine blanche et le sucre n’existent tout simplement pas dans le régime alimentaire traditionnel de l’île d’Ikaria.

La journée type d’un Icarien démarre souvent avec du lait de chèvre, du vin, de la tisane de sauge ou du café, du pain complet (au levain) et du miel.

Au déjeuner, ce sont souvent des lentilles et des haricots, de la salade de pissenlit, de fenouil et de horta, ainsi que des légumes de saison du potager, agrémentés abondamment d’huile d’olive. Le dîner peut se résumer à du pain complet et du lait de chèvre.

 

 

L’activité physique

Si les Icariens ne font pas de sport à proprement parler, ils sont tout le temps en mouvement, et ont une activité physique modérée, fréquente et linéaire. Pas de stress énergivore et intense, mais une dépense journalière tempérée et ce, à tout âge.

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Outre le relief très vallonné, les habitants de l’île cultivent pour la plupart leur potager, et beaucoup exercent encore un métier physiquement exigeant, sans prendre véritablement de retraite.

 

Une vie de communauté

Lien social très fort

C’est l’une des caractéristiques principales des Zones Bleues. Exit les maisons de retraite pour les personnes âgées, celles-ci restent intégrées à la communauté. Sur l’île, il y a beaucoup moins de compétition que dans les grandes villes du globe, et les gens sont relativement zens, ce qui expliquerait le faible taux de maladies psychiques et de dégénérescence cérébrale.

Sens de la vie

L’entraide et la notion de solidarité tiennent une place importante pour les Ikariens, mais pas que. Tout comme dans les autres Zones Bleues, les Ikariens ne cessent jamais de pratiquer une activité, et se situent en quelque sorte dans le dernier palier de la Pyramide de Maslow.

C’est ainsi qu’on peut croiser des centenaires qui continuent de marcher, cultiver leur potager ou coudre. Tant qu’il y a un projet, il y a un sens à la vie.

Pas de stress

Sur Ikaria, et plus généralement dans les Zones Bleues, les habitants ne courent pas après l’argent ou la réussite, et ils prennent le temps de vivre. Par ailleurs, contrairement aux habitants des grandes villes, les Icarions ont moins de problématiques liées aux grandes métropoles, comme la peur du chômage, l’insécurité, l’illusion du choix qui abonde, le sur-consumérisme, etc…

C’est une communauté qui a souvent vécu en autarcie, loin des injonctions du gouvernement central ou des occupations successives.

Le stress est donc historiquement une sensation presque inconnue.

Sieste et sexualité

Les Ikariens font une sieste chaque jour, et 80% d’entre eux affirment faire l’amour régulièrement, même à un âge avancé.

 

Conclusion

En résumé, le Dr. Christina Chrysohoou, cardiologue à la faculté de médecine de l’université d’Athènes, a constaté que les Ikariens mangeaient six fois plus de légumineuses (haricots, lentilles, pois) que les Américains, tandis que leur consommation de viande se limitaient à cinq fois par mois maximum, contre quotidiennement du côté américain.

En outre, les Ikariens boivent quotidiennement une tisane au citron composée d’herbes sèches qui poussent sur l’île : marjolaine sauvage, sauge, romarin, armoise, feuilles de pissenlit et de menthe.

Le Dr. Christina Chrysohoou a également été frappée par la faible consommation animale, et l’absence de sucre et de farine blanche, au profit d’huiles riche en acides gras insaturés, et de légumes verts du potager.

Ce régime alimentaire et le mode de vie « zen » et hédoniste pourraient ainsi expliquer pourquoi les Ikariens vivent plus longtemps que les autres populations.

Maintenant que le régime de l’île d’Ikare n’a plus aucun secret pour vous, je vous invite à consulter les diètes des autres Zones Bleues, après quoi nous ferons une liste de tous les ingrédients communs aux Zones Bleues, afin de mettre en place le régime alimentaire idéal pour l’être humain !

2 Réponses

  1. Ce résumé a été d’une grande utilité pour changer un peu mon alimentation. Je mange déjà beaucoup de légumes, des fruits, je bois des tisanes et mange beaucoup de poisson mais pas de viande.
    Merci beaucoup

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