Maintien, perte de poids et vitalité grâce aux protéines en alimentation kéto, low-carb et méditerranéenne • [ZONE MEMBRES]

Dans ce nouveau chapitre du Guide Blooness, le livre blanc de l’alimentation idéale, nous allons découvrir un tas de choses sur les apports en protéines dans l’alimentation kéto-méditerranéenne et plus généralement dans l’alimentation des Zones Bleues.

Nous allons notamment mettre le doigt sur les trois pièges dans lesquels tombent la plupart des gens lorsqu’ils souhaitent s’initier à une alimentation brute et non transformée à l’image de la diète paléo, méditerranéenne ou cétogène.

En effet, ces modes alimentaires, surtout la diète low-carb et paléo, peuvent induire une augmentation de l’apport en protéine par rapport aux habitudes communément partagées, et c’est souvent une bonne chose pour la santé. Néanmoins, nous allons voir que l’augmentation de l’apport en protéine n’est pas forcément de tout repos, et il y a de nombreux obstacles à éviter quand on effectue ce type de rééquilibrage alimentaire.

Nous verrons donc dans quels cas de figure on peut se retrouver confronté à ce genre d’écueils, puis nous verrons comment les éviter et quoi faire en pratique pour optimiser son apport en protéine.

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Nous verrons enfin comment adapter en pratique son apport en protéine mais aussi en graisse lorsque l’on cherche à perdre du poids, ou au contraire à en gagner, et enfin lorsqu’on est en rythme de croisière et que l’on recherche tout simplement la vitalité et la santé à long terme.

Ce que nous allons traiter dans ce chapitre :

  • L’apport en protéine en diète low-carb revu à la hausse par rapport aux anciennes théories du régime cétogène ?
  • 1er piège : l’alimentation high-fat high-prot low-carb trop riche et trop calorique
  • 2è piège : l’équilibre acido-basique
  • 3è piège : l’alimentation hyper protéinée (high-prot, low-fat, low-carb)
  • Le cas particulier du régime hyper protéiné et hypocalorique
  • 3 raisons qui peuvent expliquer un échec en diète hyper-protéinée
  • 3 facteurs clés de succès pour réussir une diète hyper-protéinée
  • Comment ne pas tomber dans une alimentation hyper-protéinée sur la durée
  • L’enjeu de l’apport calorique pour répartir ses macronutriments
  • Cas pratique n°1 : céto-adaptation, quête de performance, de vitalité et de pleine santé en diète kéto-méditerranéenne, avec exemple de repas sur une journée
  • Cas pratique n°2 : le cas de la diète cétogène avec un apport élevé en protéine
  • Cas pratique n°3 : la perte de poids en diète keto-méditerranéenne
  • 4 conditions pour réussir une perte de poids via un régime hypocalorique
  • Faire un déficit calorique via la réduction de l’apport en lipides
  • Conclusion : la protéine au cœur de l’alimentation, les lipides comme variable d’ajustement.

Ce contenu fait partie de l’ensemble des chapitres dédiés aux protéines en diète lowcarb et méditerranéenne, et dont vous retrouverez le sommaire ici.

Le contenu est comme d’habitude disponible au format texte et audio, et il est exclusivement réservé aux membres Blooness.

Si vous êtes prêts, c’est parti !

Première partie au format audio / podcast

La première partie de ce contenu est accessible à toutes et à tous.

L’apport en protéine en diète lowcarb revu à la hausse par rapport aux anciennes théories du régime cétogène ?

En ce qui concerne l’apport en protéine, puisque c’est le sujet qui nous intéresse ici, celui-ci constitue le piège dans lequel tombe la plupart des gens, qu’ils soient ou non sensibilisés à la question de l’alimentation.

En effet, nous en avons déjà parlé dans les autres passages de ce guide, il y a d’un côté les personnes qui sont dans une alimentation standard, et dont on a déjà évoqué la problématique, à savoir que ces personnes sont la plupart du temps soit en alimentation hypo-protéique, soit elles consomment des protéines en quantité mais de mauvaise qualité, et combinées avec un apport simultané et trop important en glucides, et en lipides.

Il y a aussi de l’autre côté les personnes qui sont sensibilisées à la diète low-carb, mais qui tombent dans le piège de vouloir impérativement consommer des matières grasses au-delà de 75% d’apports caloriques, afin de mimer les diètes cétogènes thérapeutiques mises au point pour lutter contre certaines maladies en augmentant la cétonémie, ou alors pour fournir de l’énergie mais qui n’en dépensent pas assez en regard des apports de lipides.

Or, l’expérience nous apprend finalement qu’à moins d’être dans un contexte particulier qui nécessiterait la cétose profonde, une diète cétogène peut se faire avec un apport réhaussé en protéines et légèrement abaissé en apports de graisses, et c’est même plutôt conseillé, car la protéine constitue le socle, la base de l’alimentation humaine, sans laquelle l’organisme ne peut pas renouveler ses tissus et fonctionner correctement. D’ailleurs, c’est ce que nous avons vu en long et en large dans les chapitres précédents sur le sujet des protéines.

Et pour y parvenir, il serait judicieux de passer par des protéines denses et très biodisponibles, telles que celles qu’on a vues dans le chapitre précédent, afin de ne pas avoir à compenser le manque d’apport en protéines par une consommation parfois trop importante de lipides, notamment dans les cas suivants :

  • lorsqu’on pratique régulièrement des exercices de résistance, que l’on soit un jeune athlète ou une personne âgée, ce qui nécessite donc un apport suffisant en protéine ;
  • lorsqu’on est une personne plutôt sujette aux grignotages, et que l’on souhaite diminuer un peu ses apports caloriques, la consommation suffisante de protéine lors des repas principaux a tendance à diminuer ces phénomènes de grignotage ;
  • lorsque l’on souhaite ménager sa digestion, ce qui peut passer pour cela par une diminution de la consommation parfois trop importante d’oléagineux ou d’autres aliments céto-compatibles mais qui peuvent contenir parfois des antinutriments, des oxalates, ou tout autre particule que certaines personnes tolèrent mal au-delà d’une certaine quantité. À l’inverse, les protéines sont plutôt bien tolérées sur le plan digestif.

Il ne s’agit pas de se priver, simplement de donner un peu plus la priorité aux protéines, en adéquation avec ce que nous avons appris dans les chapitres qui précédaient celui-ci, tout en respectant en guise de garde-fou les ratios de répartition dont on a parlé juste avant, à savoir dans le cas d’une diète low-carb :

  • environ 60 à 80% d’apport en lipides, et 20 à 40% d’apport en protéines, le restant provenant des glucides éventuellement ;
  • en grammes, ce serait environ 1 gramme de protéine pour 1 gramme de graisses au minimum, le mieux étant 1 gramme de protéine pour 1,3 ou 1,4 gramme de graisses, mais là encore, cela dépend des personnes et des objectifs.
  • et en diète dite « glucidique » mais tout de même méditerranéenne, ce serait le même apport de protéine, basé sur les apports recommandés déjà traités dans un chapitre précédent, mais pour les lipides, plutôt qu’ils soient majoritaires, on les diminuerait à 1 à 1,3 grammes par kg de poids de corps idéal, en comblant le reste via l’apport en glucides, qui resteraient ici le substrat énergétique favori de l’organisme.

Ces ratios permettraient de garantir son apport en protéines tout en évitant le surdosage, qui peut mener aux problèmes liés à une surconsommation de protéines dont on a également parlé précédemment.

Exception faite des périodes très courtes de régime hypocalorique, où certains individus maintiennent l’apport en protéine relativement élevé, et abaissent l’apport en glucides et en lipides, de façon à puiser dans les réserves de l’organisme. Toutefois, même dans ce type de cas, l’apport en protéine en valeur absolue resterait à des doses largement correctes et supportables par l’organisme, même si en pourcentage, l’apport pourrait sembler élevé. Nous reviendrons sur ce distinguo à faire entre les valeurs absolues et les pourcentages dans la suite de ce contenu.

In fine, il semblerait qu’il soit pertinent de construire son mode alimentaire en assurant prioritairement, avant le reste, l’apport en protéine car il s’agit de l’épicentre de l’alimentation humaine, mais tout en trouvant un juste équilibre pour ne pas non plus en abuser. L’apport en lipides et en glucides découlerait ensuite de l’apport central en protéine.

Le souci, c’est qu’une fois qu’on a compris qu’il fallait ajuster à la hausse son apport en protéine, et qu’à partir de là, le reste pouvait en découler, il est parfois difficile de savoir combien de protéines il nous faut pour être dans les clous, et comment faire pour articuler ses repas de façon idéale.

La question qui se pose est donc de savoir comment faire pour définir son apport idéal en protéine en diète low-carb, cétogène et globalement méditerranéenne, en partant du postulat que l’alimentation keto-méditerranéenne (et de façon plus générale une alimentation qui serait à la croisée du low-carb, du paléo et des Zones Bleues) pourrait être la plus adaptée pour l’être humain.

En d’autres termes, comment savoir de combien de protéines on a besoin, en fonction de quels critères, et comment cela peut varier si on décide de faire évoluer nos objectifs, par exemple des objectifs de pleine énergie, ou bien de perte de poids, ou encore de prise de muscle ?

Attention : rappelons au-delà des estimations d’apports en macronutriments que nous allons tenter de faire qu’il est bon de faire varier ces apports de jour en jour, avec des jours plus hauts et des jours plus bas en lipides. Donc l’ajustement à la hausse de l’apport en protéine ne signifie pas qu’il faille absolument diminuer ses apports de matières grasses de façon quotidienne tout le temps, surtout que l’alimentation au quotidien n’est pas censée être un casse-tête et n’a pas vocation à être rationnalisée en permanence. Donc le plus important ici est de comprendre la logique globale en l’adaptant avec plus ou moins de précision, sans en faire une science exacte au gramme près, et en sachant garder sa part d’hédonisme, qui fait partie du style de vie méditerranéen et des Zones Bleues en général. Par exemple, on peut avoir des jours plus riches en lipides parce qu’on a l’occasion de se délecter d’un plat plutôt gras, et des jours plus pauvres en lipides car c’est l’occasion ces jours-là de déguster un bon poisson avec quelques légumes.

En tous cas, lorsque l’on parle de la façon de fixer son apport en protéine en diète low-carb, il est bon de rappeler qu’on peut rehausser ses apports en protéines sans avoir peur de ce macronutriment essentiel, même s’il y a quand même certains pièges qu’il faudrait possiblement éviter lorsqu’on procède à cet ajustement à la hausse.

C’est justement ce que nous allons traiter ici dans un premier temps.

Nous avons identifié notamment trois pièges comme étant les plus communs lorsqu’on essaie de replacer la protéine au centre de son assiette. Ces écueils sont ceux dans lesquels tombent la plupart des débutants ou intermédiaires en diète cétogène et plus généralement en alimentation raisonnée en glucides, qui va de la diète keto-carnivore flexible à l’alimentation kéto-méditerranéenne.

1er piège : l’alimentation high-fat high-prot low-carb trop riche et trop calorique

Le premier écueil, c’est de tomber à l’année dans une alimentation qui serait certes low-carb / high prot mais avec des niveaux de protéines trop élevés en regard des besoins de renouvellement des tissus de l’organisme, et le tout avec un apport simultané très élevé en graisses par ailleurs. Et on ne parle pas ici de la répartition en graisses et en protéines, mais bien de l’apport calorique total dans l’absolu.

En d’autres termes, il s’agit en quelque sorte d’un « problème de riche », qui concerne les personnes qui ont beaucoup d’appétit, et qui est caractérisée par une alimentation tout simplement trop calorique, dans laquelle il peut nous arriver de tomber par souci de vouloir trop bien faire les choses sans écouter les signaux de son corps.

À vouloir optimiser l’alimentation au maximum en la rendant la plus dense possible, on peut vite sombrer dans une alimentation trop riche, trop dense, trop calorique, à toute heure de la journée et surtout à des moments peu judicieux sur le plan chronobiologique, ce qui peut entraîner parfois une prise de poids non désirée, des crises de goutte, et même des problèmes métaboliques à terme.

En d’autres termes, dit de façon beaucoup plus simple, il n’est pas forcément utile de consommer plus de 1,6 grammes de protéines par kg de poids de corps si on est pas un bodybuilder, surtout si on ajoute à cela plus de 200 grammes de graisses par jour provenant du beurre, des oléagineux, de la viande grasse et des huiles de cuisson.

De la même façon, il n’est pas forcément très pertinent de consommer plus de 150 grammes de protéines par jour si on est un sédentaire de 70 kg et qu’on a pas une masse musculaire très développée à renouveler. Pour rappel, l’apport en protéine est augmenté par paliers successifs, en fonction des progrès et des objectifs sportifs, mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.

L’alimentation high-fat high-prot est utile lorsqu’on est un sportif confirmé en diète LCHF – en général à la croisée entre cardio et musculation – et que l’on souhaite gagner ou maintenir sa masse musculaire tout en tirant profit des graisses pour les efforts de moyenne et longue durée.

C’est une alimentation qui pourrait se caractériser par une répartition de type P / G de 30% / 70%, mais qui si elle reste caloriquement cohérente par rapport à la dépense énergétique de l’individu concerné, de sa taille et de sa corpulence, pourrait ne pas poser de problème. Donc on ne parle pas ici de répartition mais bien d’apports caloriques. Ainsi, lorsque dans cette répartition-là, l’alimentation devient trop riche, et surtout trop riche le soir, cela pourrait avoir des effets délétères sur la santé.

Pour éviter cet écueil, l’une des solutions consiste à apprendre à écouter son corps, sa satiété, et à ne pas forcément manger parce qu’il faut manger et parce qu’il faut impérativement respecter ses ratios. En apprenant à écouter sa satiété, notamment via la leptine, une hormone relâchée lorsque la prise de nourriture a été suffisante et qui est donc un coupe-faim, on évite de manger parce qu’il faut manger.

L’une des techniques consiste également à prendre le temps de mâcher les aliments, et à ne pas manger trop vite, pour laisser le temps à l’organisme de déclencher l’arrêt de la faim.

Enfin, une autre technique consiste à se resynchroniser avec son rythme circadien, et à replacer la consommation de nourriture en journée plutôt que juste avant de se coucher, sans même une marche digestive après le repas du soir.

Bien sûr, il existe des cas particuliers et dans la même logique que celle que nous avons décrite, à savoir le fait qu’il ne faudrait pas se forcer à manger tel ou tel aliment parce qu’il faudrait respecter tel ou tel ratio et telle ou telle répartition, il va de soit que – à l’inverse – si une personne a envie de temps en temps de dîner tard ou de manger rapidement, pourvu qu’elle ne s’en tienne pas rigueur, car l’idée encore une fois consiste à s’accorder une certaine souplesse.

2è piège : porter atteinte à l’équilibre acido-basique

Le deuxième piège dans lequel on pourrait tomber lorsqu’on réhausse son apport en protéine, c’est de porter atteinte à l’équilibre acido-basique de l’organisme. Cela pourrait très bien arriver dans une alimentation typique low-carb high-fat, et nous allons expliquer pourquoi, mais avant cela, voyons rapidement en quoi consiste cet équilibre acido-basique.

Lorsque les protéines sont métabolisées, certains acides aminés produisent des acides (comme l’acide sulfurique) qui peuvent augmenter la charge acide de l’organisme, dont l’excès peut être neutralisé par un apport en aliments au pH basique, comme les fruits et les légumes.

Quand la charge acide devient trop importante dans l’organisme, cela crée des troubles car le corps cherche à neutraliser les acides et pour y parvenir, il va générer de l’ammoniac afin d’aider les reins à éliminer l’acide. Sauf que pour générer de l’ammoniac, il va le faire à partir des tissus conjonctifs et des muscles. En d’autres termes, le traitement des acides va nécessiter de porter atteinte aux os, aux muscles et aux articulations, ce qui est absolument ce que nous cherchons à éviter en termes de longévité.

En outre, un équilibre acido-basique déréglé peut entraîner d’autres problèmes de santé, comme par exemple une résistance à l’insuline. Exactement ce que nous cherchons à éviter à travers ce guide. Ce serait donc un comble d’augmenter son apport en protéines en vue d’améliorer sa santé et sa longévité, pour finalement retomber dans les mêmes travers.

C’est la raison pour laquelle lorsqu’on réhausse son apport en protéines dans une diète typiquement low-carb ou protéinée pour les sportifs, il peut être pertinent de mixer alimentation paléo-cétogénique avec l’alimentation méditerranéenne, en compensant l’apport tout de même élevé en protéines animales par un apport suffisant en légumes typiques de l’alimentation méditerranéenne ou de celle plus généralement des zones bleues, et en certains fruits bons pour la santé, tels que ceux qu’on a déjà énuméré dans le chapitre sur la diète méditerranéenne.

L’équilibre acido-basique est un sujet sur lequel nous reviendrons en détail dans un chapitre dédié, mais en attendant, l’important ici est de comprendre qu’un apport trop important en protéine peut être délétère (nous en avions parlé dans le chapitre qui concernait cette problématique), et qu’il est important quand on réhausse son apport en protéine, de veiller à apporter des aliments alcalins (l’inverse des aliments acides), parmi lesquels le brocoli, le jus de citron, les pommes, le chou-fleur, la pomme de terre (cuite au four puis refroidie en salade par exemple plutôt que de la frire avec une huile de graine proinflammatoire et oxydée), les courgettes, les carottes, la banane (occasionnellement et si possible proche des bananes ancestrales) et les légumes verts.

Toujours dans cette problématique d’élévation de l’apport en protéine, passons maintenant au troisième piège à éviter, et qui consiste à amener toujours un peu trop de protéines, mais dans un cas spécifiquement délétère pour l’énergie et la vitalité, à savoir le cas où on aurait simultanément trop de protéines, mais pas du tout assez de lipides, ni de glucides.

3è piège : l’alimentation high-prot, low-fat, low-carb

Ainsi, le troisième piège à éviter quand on est dans une alimentation low-carb, c’est de vouloir impérativement privilégier les protéines, et diminuer de façon trop conséquente les graisses et les glucides sur la durée.

En faisant cela, on coupe la source énergétique de l’organisme, que ce soit les glucides ou les lipides, et on le force à fonctionner uniquement sur les protéines, ce qui est difficilement viable sur le long terme. C’est la raison pour laquelle la plupart des modes alimentaires (hors régime de perte de poids de court terme) sont basées sur un apport modéré en protéine (qui va généralement de 10 à 30% des apports caloriques), et un apport majoritaire soit en glucides, soit en lipides.

Une alimentation hyper-protéinée basée sur la consommation de protéines quasi-exclusivement maigres, sans apport de graisses, et sans apport de glucides, est susceptible de porter atteindre à la vitalité et au système hormonal, et de diminuer l’énergie disponible.

Par ailleurs, ce type de diète hyperprotéinée sur le long terme pourrait mener à deux résultats contreproductifs. Le premier serait de faire une diète hypocalorique, car il est difficile et monotone de consommer suffisamment de calories via des protéines maigres uniquement, donc on serait énergétiquement déficitaire dans l’absolu, avant même de parler des carences alimentaires et en micronutriments.

Le second problème serait que si on apportait suffisamment de protéines, on serait alors dans le piège énoncé précédemment de porter atteindre à l’équilibre acido-basique, avec une synthèse d’ammoniac à partir des muscles et des tissus conjonctifs, ce qui reviendrait à se consommer soi-même.

Il y a un bien un cas de figure où la protéine peut être plus élevée que tout le reste, c’est dans le cas de l’alimentation kéto-carnivore et paléo. Toutefois, ce modèle alimentaire ne correspond pas forcément à tout le monde, et il est le plus souvent adapté aux sportifs qui ont une masse musculaire hyper développée, ou encore à des personnes en bonne santé qui souhaiteraient perdre quelques kilos sur un régime hypocalorique de quelques jours à quelques semaines maximum.

De plus, les sportifs lowcarb qui utilisent ce mode alimentaire ont tout de même tendance à varier leurs apports protéiques avec des viandes tantôt maigres, et des viandes tantôt grasses, donc à ne pas laisser leur apport lipidiques au ras des pâquerettes trop longtemps.

Mais puisque nous abordons ce sujet, c’est l’occasion de le traiter de façon un peu plus détaillée, même si nous aurons l’occasion d’y consacrer un contenu à part entière.

Le cas particulier du régime hypocalorique high-prot, low-fat et low-carb

Pour les sportifs très particuliers que sont notamment les culturistes qui sont en alimentation cétogène, leurs besoins de renouvellement des tissus musculaires sont tels que leurs apports en protéines peuvent atteindre jusqu’à 250 grammes par jour, ce qui n’est pas comparable avec l’alimentation de monsieur ou madame tout le monde. Nous allons comprendre par la suite pourquoi leur répartition en macronutriment n’est pas duplicable sur n’importe qui.

Il faut savoir que ces personnes ont souvent une problématique, qui est celle d’atteindre un physique athlétique et avec peu de masse grasse, au moins pour une période donnée (compétition ou séance photo par exemple), ce qui n’est pas une mince affaire, sans mauvais de jeux de mots.

Pour atteindre cet objectif, ces athlètes diminuent leurs apports en glucides et en lipides à des niveaux qui leur permettent de rester le plus « sec » possible, et ils ont l’avantage d’avoir un métabolisme basal très élevé, ce qui encore une fois n’est pas donné à tout le monde.

Le reste de l’année, certains de ces athlètes maintiennent tout de même une masse grasse relativement basse même en réhaussant sensiblement leurs apports de glucides et/ou de lipides, mais ils ont une activité sportive quasi-quotidienne, un bon métabolisme de base et une dépense énergétique au quotidien assez élevée.

Ces trois conditions (métabolisme élevé, style de vie basé sur le sport, et dépense énergétique quotidienne élevée) sont précisément le moyen le plus sûr de maintenir un taux de masse grasse bas.

Pour information, la troisième condition dont nous parlons ici, qui est la dépense énergétique quotidienne non liée au sport, est ce qu’on appelle le NEAT, le non-exercise activity thermogenesis, qui est l’énergie dépensée via l’activité quotidienne en dehors du sport et des activités physiologiques, typiquement la marche à pied, le fait de prendre les escaliers ou de balader le chien. Il est donc important de retenir cette notion de NEAT, qui reviendra tout au long de ce guide, que ce soit pour la santé, pour la perte de poids mais aussi pour la santé psychique.

Pour revenir à la diète low carb hyper-protéinée, a pu voir notamment chez certains athlètes kéto des répartitions du style P / G / L de 43% / 17% / 40%. Donc finalement des apports caloriques quasiment identiques en protéines et en lipides, ce qui correspond en grammes à environ le double de protéines par rapport aux lipides. Or, on se souvient que dans une diète kéto classique pratiquée par une personne lambda, la répartition calorique en P / G / L est plutôt de l’ordre de 25% / 5% / 70%. Et encore, on trouve même des répartitions de type P / G / L de 20% / 5% / 75%. C’est en tous cas le genre de répartition prônée un peu partout à celles et ceux qui souhaitent s’essayer à la diète cétogène. Alors que faire ?

Pour le commun des mortels, il est parfois possible de consommer presque autant de protéine que de lipides, mais cela à deux conditions.

La première condition, c’est que l’apport en protéine soit légèrement remonté à la limite, mais surtout que l’apport en lipides soit diminué, de façon à ne pas tomber dans l’écueil précédemment cité d’une diète hyper riche et hyper calorique. Donc quand on parle de remonter les protéines en pourcentages, il s’agit surtout de le faire via une diminution des lipides.

La seconde condition, c’est que cela se fasse dans des périodes assez courtes de quelques semaines afin de faire ce qu’on appelle communément un régime hypocalorique, dans le sens où il s’agit d’une privation temporaire en vue de perdre du poids rapidement.

Ce régime consiste non pas à augmenter drastiquement l’apport en protéine sans aucune justification (ce qui serait nous l’avons vu soit inutile, soit contre-productif pour l’organisme), mais à maintenir cet apport et éventuellement à l’augmenter légèrement, mais surtout à diminuer le substrat énergétique de l’organisme apporté par l’alimentation, en l’occurrence ici les graisses alimentaires que consomment les individus céto-adaptés.

L’objectif est donc de forcer l’organisme à puiser dans ses réserves de graisses corporelles.

Néanmoins, si sur le papier cette diète a l’air d’être magique, beaucoup de gens échouent à la faire, pour plusieurs raisons.

1ère raison pour expliquer un échec en diète hyper-protéinée : la privation

La première raison, et c’est la plus évidente, c’est qu’elle est particulièrement éprouvante par son côté drastique, puisqu’elle est basée à la fois sur une privation énergétique apportée par les glucides (le fameux carburant préféré de l’organisme), mais en plus par une diminution drastique des lipides, le carburant alternatif ancestral de l’organisme. Pour ce dernier, la transformation des protéines consommées en énergie est très laborieuse.

Et la privation peut parfois être mal vécue, et mener à des phénomènes de compensation, des troubles alimentaires, etc…

2ème raison pour expliquer un échec en diète hyper-protéinée : la non céto-adaptation

La seconde raison, c’est que cette diète pourrait être très éprouvante pour les personnes qui ne sont pas céto-adaptées, et chez qui le « switch » énergétique peut ne pas s’opérer.

En d’autres termes, comme la personne est encore câblée sur la transformation des glucides alimentaires en énergie, il est difficile pour elle de basculer sur la graisse corporelle. Il se pourrait que le pont entre cétose d’apport (via l’alimentation) et cétose induite par la décomposition de nos propres graisses corporelles soit beaucoup plus fluide que lorsqu’on passe d’un seul coup d’une alimentation glucidique à une privation énergétique, d’où l’intérêt de la diète cétogène en préambule d’une perte de poids, mais à condition d’être céto-adapté et d’apporter au début suffisamment d’énergie pour ne pas enrayer le métabolisme. Ce qui nous amène au point suivant.

3ème raison pour expliquer un échec en diète hyper-protéinée : un métabolisme trop bas

Enfin, la troisième raison réside dans le fait que les individus qui ont un métabolisme déjà trop bas ne tireront pas profit de cette diminution calorique. Un métabolisme écroulé est souvent induit par un mode de vie délétère couplé à une mauvaise alimentation doublée d’un apport calorique quotidien insuffisant sur plusieurs mois ou années.

Cet apport calorique insuffisant est généralement insoupçonné, et nous avions déjà parlé de ce cas de figure qui pourrait concerner les personnes habitant dans les grands centre-ville où la vie coûte cher, et dont l’alimentation repose sur une alternance entre grignotages et plats hypocaloriques, hypoprotéiques et hypolipidiques proposés par l’industrie alimentaire ou par les enseignes de restauration, pour des raisons évidentes de coûts.

Donc en étant déjà sur un apport calorique d’à peine 1500 kcal, il semble périlleux de se lancer dans une diète hypocalorique en vue de perdre du poids, car cela reviendrait à abaisser son apport alimentaire à des niveaux particulièrement problématiques, sans parler des carences en micronutriments induites par un apport alimentaire insuffisant.

Maintenant que nous avons vu les principaux cas de figure qui pourraient entraîner un échec d’une diète hyper-protéinée, voyons voir les cas pour lesquels ce type de diète pourrait néanmoins fonctionner. Le secret de ce type de diète réside dans plusieurs facteurs clés de succès, et nous allons en citer quelques-uns.

Seconde partie au format audio / podcast

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